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OMNIUM BANQUE NATIONALE


August 8, 2023


Caroline Wozniaki


Montreal, Quebec, Canada

Conférence de presse


Mardi 8 août 2023

Le modérateur : Pouvez-vous partager les émotions qui vous habitent maintenant ?

R.: C’est le bonheur. Un peu fatiguée. C’était vraiment amusant de jouer sur ce court central devant un public nombreux. Je suis enchantée d’avoir pu gagner mon premier match depuis trois et demi.

Q. A quoi vous attendiez-vous qui s’est effectivement passé ? Et à quoi ne vous attendiez-vous pas et qui s’est passé quand même ?

R. Je ne savais pas à quoi m’attendre en fait. On a mille choses qui passent par la tête sur la façon dont on doit jouer, sur ce qu’il faut faire, mais dans la réalité je ne savais pas du tout comme ça allait être sur le court parce que je n’avais pas joué un vrai match depuis si longtemps. Le plus important pour moi était de ne pas me décourager si je faisais des fautes et de ne pas m’enthousiasmer démesurément si je réussissais un bon coup. Je devais éviter les extrêmes en matière d’émotions ! Dans l’ensemble, je suis très contente de mon niveau aujourd’hui et d’avoir passé ce tour. Ce n’est pas facile de gagner un match, et encore moins quand on n’en a pas joué depuis si longtemps.

Q. Comment avez-vous vécu ce match ? Étiez-vous tendue au début du match ? Avez-vous pris confiance au fur et à mesure ?

R. J’étais un peu tendue avant d’entrer sur le court. Je voulais bien commencer le match, bien jouer, mais rapidement, j’ai pris mes marques. C’est comme faire du vélo, on n’oublie jamais une fois qu’on y est, mais en même temps, c’est différent. Au moment de jouer un point important ou quand on voit une ouverture, on s’excite, et on risque de ne pas bien frapper la balle et on doit recommencer à zéro dans l’échange. Il y a eu beaucoup de moments comme ça, mais aussi d’autres moments où je ne m’attendais pas à ce qu’un coup comme ça parte de ma raquette ! C’était surtout agréable de me retrouver sur le court pour jouer un match de nouveau.

Q. Juste avant le match, alors que vous n’avez pas joué depuis trois ans, avez-vous fait quelque chose de bizarre dans votre préparation, comme oublier vos poignées, avez-vous oublié où étaient les cordeurs, avez-vous mal préparé votre sac ?

R. D’abord, c’était très bizarre, parce que lorsque je me suis couchée hier soir, je me suis dis, les enfants doivent se lever et nous devons prendre le petit-déjeuner, mais attends, comment je fais ça vu mon emploi du temps ? Je pouvais faire la grasse matinée le lendemain, c’est un état d’esprit différent, je n’y avais pas pensé avant. Comment, je dois me lever une demi-heure avant et prendre le petit-déjeuner avec eux, un matin comme les autres… je n’y avais vraiment pas pensé avant, normalement, quand je m’entraine, je prends le petit-déjeuner avec eux et je leur dis : bon, maman doit aller travailler, et je vais faire mes heures d’entrainement. Quand ils se réveillent après la sieste de l’après-midi, je suis rentrée et ils ont des copains et ils jouent. Mais ce matin, c’était différent. Je me suis dit, attends, je ne vais pas à l’entrainement à 9 heures, ni à 9h30. C’était amusant, mais c’était aussi fabuleux de voir leur sourire. J’ai essayé d’expliquer à Olivia que j’allais jouer un match et elle m’a dit d’accord maman, j’ai un souhait, je souhaite que tu gagnes. Je me suis demandé d’où elle avait sorti ça ? C’était cool, différent.

Q. Qu’est-ce qui va vous manquer le plus dans votre vie d’avant à partir de maintenant ?

R. Je suis ravie de revenir à la compétition et je pense que pour moi, c’est tellement important d’avoir ma famille ici. Revenir quand on a 33 ans, et qu’on a été sur le circuit pendant tellement d’années, le faire maintenant avec les enfants, surtout l’ainé qui commence à bien comprendre, et leur faire expérimenter le monde dans différents pays est vraiment cool. La personnalité de James se développe énormément, il va lui aussi commencer à comprendre bientôt, quel beau début pour leur vie ! C’est un cadeau que je peux leur faire et que David peut leur faire, et nous aurons du temps pour être avec eux, nous ne passerons pas à côté de leur enfance. C’est tellement important pour moi et pour David que nous soyons auprès d’eux à chaque étape de leur vie, et en même temps je peux vivre ce rêve fabuleux de pouvoir jouer sur le circuit, et peut-être en jouant bien !

Q. Quel est votre secret pour rester concentrée avec toute cette routine et tout ce que vous devez gérer ?

R. Pour moi, je veux encore être la meilleure joueuse que je peux être, et j’ai toujours su compartimenter. Quand je suis sur le court, j’y suis à 100%, je donne tout ce que j’ai, et quand je suis avec mes enfants, c’est parce que j’ai fait ce que j’avais à faire sur le court et je suis à 100% avec eux. Je n’ai pas mon téléphone avec moi, je ne fais rien d’autre, je suis là avec eux. Ça se passe très bien et ça me donne une perspective très différente de la vie. J’adore !! J’aime beaucoup être maman, c’est le plus grand cadeau de la vie. J’essaie juste de profiter de chaque instant, car les enfants grandissent tellement vite, c’est fou ! Je ne comprends pas comment James peut être aussi grand qu’Olivia maintenant, c’est arrivé d’un coup… Je les regarde et je m’émerveille. Je suis là tous les jours, mais je suis sidérée de voir comme ils grandissent vite, je ne veux rien rater.

Q. Vous avez eu de nombreux échanges très longs, avez-vous été surprise de votre condition physique ?

R. J’ai toujours énormément travaillé pour assurer ma condition physique. J’ai fait beaucoup d’efforts pour arriver ici en forme. Mais quand on joue en match, c’est toujours différent. On ne peut pas reproduire la situation à l’entrainement. J’ai été satisfaite de voir comment mon corps a réagi aujourd’hui. Surtout au moment où j’ai senti qu’il commençait à faire chaud avec l’apparition du soleil. J’ai regardé et je me suis dit, je ne vais quand même pas demander un sac de glace déjà… je dois rester cool… Je trouve que je m’en suis bien sortie, je suis contente.

Q. C’est comme le vélo, mais le vélo a changé depuis ces dernières années, plus de juge de ligne, tout est électronique, on peut parler à son coach en toute légalité, je me demandais comment vous réagissiez à tous ces changements ?

R.: Honnêtement, ce que j’oubliais tout le temps, c’était la serviette. J’allais toujours directement vers la chaise, et je me disais, mais non, la serviette est là-bas ! Une fois, je suis revenue sur mes pas, mais ensuite, j’ai décidé de les laisser là-bas, et j’avais une autre serviette au changement de côté. C’est ça que j’oubliais toujours. J’ai beaucoup aimé les jugements de ligne électroniques, on ne se pose pas de questions, c’est comme ça. Pour le coach, je ne lui ai parlé qu’une fois quand elle est allée aux toilettes, mais autrement, il ne m’a rien dit vraiment. Je ne sais pas, reposez-moi la question dans quelques matches.

Q. En parlant de votre père, qu’a-t-il dit quand vous lui avez demandé de vous suivre, et que vous aviez besoin de lui ?

R. Il m’a dit : tu es sûre ? Si tu es sûre, d’accord, mais tu dois prendre les choses au sérieux. Je l’ai regardé et je lui ai dit : depuis quand je ne prends pas les choses sérieusement quand j’ai décidé de m’y mettre ? Il m’a regardé et m’a dit, c’est vrai ! Il a dit d’accord, va travailler, on va voir comment ton corps réagit, et reviens me voir après. Il a dit qu’il serait prêt si j’ai besoin de lui. Et nous voilà.

Q. Vous pourriez devoir jouer contre la gagnante du titre à Wimbledon au prochain tour. Qu’en pensez-vous pour votre deuxième match, et quel défi va-t-elle vous poser ?

R. Tout le monde joue bien ici, c’est un très grand tournoi. Quel que soit leur classement, les joueuses sont excellentes. Peu importe contre qui je tombe, je sais déjà que ce sera une très bonne joueuse. Marketa a le feu en ce moment, elle a joué incroyablement bien à Wimbledon, elle s’est sortie de situations très délicates dans certains matches et a réussi à rester très calme pendant la finale. C’est évidemment une adversaire difficile, gauchère, ce n’est jamais facile avec ces balles qui viennent de l’autre côté, mais je n’ai rien à perdre. Je vais aller sur le court pour prendre du plaisir quoiqu’il arrive, on verra bien.

Q. Le tournoi a prévu quelque chose de spécial pour votre entrée sur le court, qu’avez-vous ressenti, c’était « Sweet Caroline » ?

R. J’ai senti l’amour, j’ai aussi senti que les fans étaient pour moi, et passé un moment inoubliable et c’était formidable de me retrouver sur un court où j’avais des souvenirs mémorables du passé.

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