ROLEX MONTE-CARLO MASTERS

April 14, 2023

Daniil Medvedev

Conférence de presse

Questions en anglais

Q. Ce n’est pas le résultat recherché aujourd’hui, est-ce que le match d’hier a eu un impact sur votre performance du jour ?

R. Peut-être, mais Holger a aussi très bien joué. On ne peut jamais savoir. C’est le tennis. Quelques fois on joue le soir et on doit être prêt pour le match suivant, je ne vais pas me plaindre. C’est dommage que Holger ait eu à jouer un double, c’est pour cette raison que je n’ai pas pu jouer en quatrième match. Je le comprends, mais au départ, je me suis dit « pourquoi donc ?? » Et après j’ai vu qu’il avait un double. C’est compréhensible. Il a très bien joué. Il joue très bien sur terre battue. Je pense que c’est la surface qui lui convient le mieux avec son lift très lourd. Je pense qu’il sera très dangereux sur terre battue dans les années à venir.

Q. Après des années où tout le monde semblait être très amis, vous, Nick, Holger, Stefanos semblent apporter un peu de piment sur le circuit. Je me demandais si vous vouliez répondre à ce qu’a dit Sascha hier soir. Il a dit : « il est un des joueurs les moins fairplay du circuit. Je prends le fairplay et l’esprit sportif très au sérieux, pas lui. Il a pris une pause toilettes à un moment où ce n’était plus possible ». Voulez-vous répondre à ça ?

R. Oui. D’abord, je suis ami avec 90 joueurs sur le circuit, avec 50, peut-être simplement ami et pas meilleur ami, mais j’ai de bonnes relations en général. Je me sens mal si quelque chose se passe sur le court et que je ne suis pas fairplay, je sais que parfois ça m’arrive. Qu’est-ce qui lui a fait dire ça hier, cette histoire de bâton ? Pour les toilettes, j’avais envie de pisser, qu’est-ce qu’il voulait que je fasse ? Alors, à 2 partout – non, 3/2, j’ai eu cinq balles de break, il réussi à garder son service, bravo. Puis j’ai 40/0 pour moi, je vais aux toilettes, je perds les deux jeux suivants, il sert pour le match, et il dit que je suis allé aux toilettes pour le faire mal jouer ! Sascha vit dans un monde à lui. J’ai déjà eu cinq joueurs dans les vestiaires venir me dire : Daniil, pourquoi es-tu aussi mauvais joueur » (sourire). Sascha, quand il perd, on peut trouver 25 interviews de lui où il dit de drôles de choses. Si c’est quelqu’un comme Casper, je ne sais pas, Andrey, Karen et même Diego… j’ai une dispute à la Coupe de l’ATP, honnêtement, c’est moi le fautif, probablement qu’il ne m’aime toujours pas autant qu’il m’aimait avant ce match, et je suis désolé qu’un gars comme Diego qui est si gentil et si fairplay pense ça de moi. Sascha c’est différent. Il n’est pas Casper, il n’est pas Diego, il n’est pas Andrey. Quand il dit que quelqu’un n’est pas fairplay, vous dites « d’accord, regarde-toi dans le miroir ».

Q. Comment marche cette relation ou ce dialogue spontané avec le public ? Est-ce une réaction à ce qui s’est passé à Melbourne l’année dernière quand vous avez dit que le public avait détruit votre rêve ? Est-ce une révolte ? Quelle est votre interprétation ?

R. En quelque sorte, je dirais que oui. Ce qui s’est passé, c’est qu’au premier match contre Sonego, j’ai fait un ace, je pensais qu’elle était sur la ligne, j’allais même passer au point suivant, et l’arbitre est descendu et a dit qu’elle était dehors. Donc j’ai voulu voir. Je m’avance, le public commence à siffler. Je me dis, fermez-là, je veux voir la marque, c’est la terre battue, qu’est-ce qui ne va pas ? Hier, pareil. Je discutais avec Carlos, j’ai entendu, « entendu » la balle sur la ligne, je vais voir la marque, je ne vois qu’une marque dehors, pas de marque sur la ligne. Je lui demande, j’ai vu la balle dehors, et ils commencent à siffler. Je me dis fermez-là, je ne reprends le jeu que quand ils arrêteront de siffler. Je ferai pareil chaque fois. Si tout le stade siffle, je vais m’assoir et j’attends. Si je me lève et qu’ils sifflent, je retourne m’assoir et on devra attendre une heure.

Q. Vous l’avez déjà fait ?

R. Oui, oui, parce que je n’ai pas été sifflé aussi souvent. Ça arrive parfois, je ne vais pas mentir, mais pas à chaque tournoi. A l’US Open 2019, la même chose. On me sifflait pour quelque chose, disons que je le méritais. Ici, je vais voir une marque, et on me siffle ? Non, non les gars, je vais m’assoir et j’attends que vous vous calmiez. Sinon, il n’y aura pas de match. Tant pis pour vous.

Q. J’ai interviewé Sascha hier et je voudrais ajouter une question. J’ai toujours pensé que vous deux seriez plus que des rivaux, même des amis, ce n’est pas le cas ? D’autre part, êtes-vous déçu qu’il fasse cette déclaration en public au lieu de vous en parler directement pour résoudre le problème avec vous ?

R. D’abord, c’est délicat. Je ne veux trop en parler. Il l’a probablement dit, quand ?, juste après le match, non ?

Q. A minuit

R. Oui, oui. Dans le feu de l’action. S’il continue à le dire dans une semaine, c’est une autre histoire. S’il change d’avis, c’est différent. Je peux comprendre. Après le match, il peut se passer des choses. Je viens de voir Money et Soney (phonétique) avoir apparemment une dispute. Après le match, dans le feu de l’action, il est sous le coup d’une défaite dure à encaisser, il a servi pour le match. Je ne veux pas entrer dans les détails. Je dis juste que nous n’avons jamais été des amis très proches, peut-être en juniors. C’est lui qui dit dans un discours de félicitations qu’il était ami avec moi et ma femme, ce qui n’est certainement pas le cas depuis bien longtemps. Je n’ai jamais dit ça. Il ne me déçoit pas du tout, mais s’il continue à dire ça dans une semaine, je vais aller le voir dans les vestiaires et je lui dirai, discutons de ce qui ne va pas. Dis-moi et moi je vais te dire, et peut-être qu’on ne parlera plus jamais et nous serons des ennemis. Mais pour l’instant, ça m’est un peu égal.

Questions en français

Q. Êtes-vous content de votre tournoi ? Que pensez-vous de votre saison sur terre battue ?

R. Elle n’est pas mauvaise. J’ai battu de bons joueurs sur terre battue. Hier soir, c’était magique. C’était très dur, sur la terre battue. Ce n’est pas facile de gagner des matches comme ça. Mon adversaire a très bien joué. J’aurais pu jouer un peu mieux, mais je ne suis pas aussi à l’aise sur terre battue que lui. Il est meilleur sur cette surface et dans les années à venir, il va devenir très fort sur terre battue. C’est très positif pour moi dans l’ensemble. D’autres grands tournois sont en perspective, on verra comment je joue, mais je suis très satisfait de mon tournoi à Monte Carlo.

Q. Avant le tournoi, vous disiez déjà que la terre battue…

R. Ça ne change pas

Q. Oui, ça ne change pas, mais après un match comme hier soir, ne commencez-vous pas à aimer cette surface ?

R. J’aime gagner des matches comme celui-là. C’est une belle bataille. J’ai trouvé que je jouais très bien, comme il faut le faire sur terre battue, avec des gros coups droits, de longs échanges, beaucoup de breaks. Mais je préfère quand même les courts en dur parce que je peux mieux récupérer après un match, j’ai du mal ici. Je peux aussi avoir un match plus facile et être prêt pour le suivant. Tous ces petits détails font la différence. Sur la terre battue je vais faire le mieux possible. Il y a beaucoup de points à gagner si on veut être Top 1, 2, 3… et aussi je déteste perdre, j’aime gagner, mais je n’aime quand même pas la terre battue.

Q. Rafa ne va pas jouer à Barcelone et Novak semble être blessé au coude depuis dimanche, certains l’on vu. Pensez-vous à Roland Garros, du coup ? Ce sont clairement les deux favoris…

R. C’est certains. C’est comme avant le tournoi ici. Cela ne change rien pour moi. Si je joue bien et que j’arrive en demi-finale et que là je vois qu’il n’y a pas Rafa ou Novak, alors ça change. Mais Rafa est moins bien classé maintenant, ça pourrait être plus tôt. Pour l’instant, je pense que Rafa sera à Roland Garros, mais je ne suis pas dans son corps, je ne peux parler pour lui. Mais il sera le favori, même s’il n’a pas joué un seul match avant, il l’a gagné 14 fois si je ne me trompe pas !! Cela ne change rien pour moi, mais si je vais loin dans le tableau, ce sera plus facile si les deux joueurs qui ont gagné 44 Grands Chelems ne sont pas là.

Q. Que pouvez-vous changer dans votre jeu sur terre battue pour être plus efficace ? Vous n’êtes pas loin.

R. J’essaie de changer certaines choses. Les trajectoires, avoir plus de lift, parce que jouer à plat sur terre battue ne va pas marcher contre les meilleurs joueurs. Je n’ai pas si mal joué, mais il a été plus décisif dans les moments importants. Il sent bien quand il faut être offensif ou défensif, c’est quelque chose que je sens bien sur dur, mais pas si bien sur terre battue. Je ne sais pas si je peux changer ça, mais je vais essayer. Si un jour je peux devenir un monstre sur terre battue, je serai content.

Q. Vous avez joué contre Carlos à Indian Wells, la présence des jeunes joueurs se fait davantage sentir maintenant ?

R. Oui, lui et Sinner sont excellents. On l’a vu tout de suite. Ils sont montés très vite au classement, Sinner un peu moins vite peut-être. Holger a gagné Bercy l’année dernière en ayant sauvé des balles de match au premier tour. C’est impressionnant. Que puis-je dire ? Ce sont de très bons joueurs. Carlos sans doute le meilleur. Ils seront proches du Top 10 ou pas loin dans les prochaines années.