OMNIUM BANQUE NATIONALE

August 11, 2022

Félix Augier-Aliassime

Conférence de presse

Jeudi 11 août 2022

Questions en français

Q. Comment évaluez-vous votre performance aujourd’hui contre un joueur qui vous a battu la semaine passée ?

R. C’est une très bonne performance de ma part sur tous les aspects du jeu que je contrôlais, surtout sur mes jeux de services. Cela n’arrive pas tout le temps, alors j’en profite. J’espère que je vais pouvoir continuer comme ça pour la suite du tournoi. C’est une bonne performance par rapport au match de la semaine dernière à Los Cabos.

Q. Ce match fait-il partie des trois meilleurs matches de cette année pour vous ?

R. Il y a eu d’autres matches à l’Open d’Australie, à l’ATP Cup, à Rotterdam, d’autres bons matches. Mais c’est vrai que ce match fait partie des très bonnes performances, surtout à ce stade du tournoi contre un joueur qui est pratiquement dans le Top 10, 11 ou 12. Norries joue très bien. Il gagne beaucoup de matches chaque année maintenant. Alors dans un tournoi important comme ici, c’est une très bonne performance.

Q. Perdre contre un joueur comme lui, cela peut arriver, mais qu’avez-vous fait cette semaine pour éviter de perdre à nouveau ? Avez-vous changé certaines choses ? Vous sembliez confiant de pouvoir bien faire.

R. Comme je l’ai dit avant le match, le fait de l’avoir joué récemment m’a permis de voir que j’avais fait de bonnes choses. J’ai gagné un set, et les deux que j’ai perdu ont été serrés. J’ai bien servi la semaine dernière. Je voulais commencer ce match en servant bien, je voulais le faire courir tout le temps. De son coté, il faisait la même chose. Pour finir, c’est lui qui a craqué à 4/3. J’ai fait un très beau point, et il a fait une faute directe sur la balle de break. Il a fallu peu de chose pour que cela tourne en ma faveur. Après ce moment-là, j’ai eu confiance que je pouvais le faire. Cela m’a aidé d’avoir joué contre lui la semaine dernière car j’ai pu m’adapter rapidement et ajuster mon jeu.

Q. Vous avez été impressionnant au service, vous avez gagné 90% des points sur votre premier service. Comment pouvez-vous l’expliquer comparé à hier ?

R. Pour être honnête, hier la lumière sur le court central m’a un peu gênée. Il m’a fallu du temps pour m’y habituer. Je n’étais pas habitué aux conditions, elles étaient un peu difficiles. Je n’avais pas joué depuis longtemps sur le court central la nuit. Il m’a fallu quelques jeux pour m’y habituer. Après, j’ai commencé à bien servir. C’est difficile à expliquer mais je deviens de plus en plus un bon serveur. Sur gazon, je sers bien. J’ai pu faire de bons matches en gagnant des jeux décisifs au troisième set. J’ai prouvé encore aujourd’hui que je peux bien servir.

Q. Nishikori, il y a trois ans, a dit qu’il lui avait fallu plusieurs années pour se sentir à l’aise à Tokyo, sur le circuit. Pensez-vous avoir fait un pas dans cette direction ici ?

R. La première fois que je suis venu ici, je me suis senti bien dans le premier match. C’était un match de haut niveau et j’ai réussi à m’en sortir. J’ai bien joué, j’avais de bonnes sensations. Le fait d’avoir gagné ce premier match hier m’a soulagé d’un grand poids, cela m’a enlevé beaucoup de pression. Imaginer que je revenais ici après trois ans en voulant jouer beaucoup de matches devant le public québécois me faisait penser que ce serait vraiment dur de perdre au premier tour. Maintenant que c’est fait, je peux me concentrer sur la suite du tournoi.

Q. Vous avez gagné contre deux bons joueurs, mais autour de vous, les têtes de série tombent. C’est la première fois que les trois plus hautes têtes de série d’un Masters perdent au premier tour, depuis longtemps. Comment l’expliquez-vous ?

R. Chaque année, on voit dans des tournois le tableau qui s’ouvre, ou des têtes de série qui perdent tôt dans le tournoi, je pense à Cameron qui a gagné Indian Wells l’année dernière. Beaucoup de têtes de série ont perdu ainsi auparavant. Cela peut arriver à Montréal aussi. C’est le premier tournoi sur dur pour beaucoup de bons joueurs. Je pense à Carlos. Beaucoup d’entre eux viennent du gazon ou de la terre battue en Europe et ne sont pas encore habitués aux conditions ici. Il peut y avoir des surprises. Je dois pour ma part rester concentrer sur ce que j’ai à faire ici. Mais j’ai un tableau difficile, je dois jouer demain contre Casper, qui a fait aujourd’hui un très bon match. Je l’ai regardé jouer tout-à-l’heure. Il est arrivé en finale d’un Grand Chelem cette année. Il est très complet. Ce sera un bon test demain pour voir où j’en suis.

Q. Vous disiez être inquiet pour le premier tour, vous avez mis du temps pour prendre le rythme, mais vous vous en êtes sorti. Aujourd’hui, vous avez été dans le match dès le premier coup de raquette.

R. Oui, c’est vrai. Dès le premier point, j’ai eu de bonnes sensations. Je me suis senti beaucoup mieux qu’hier. C’était important pour moi. Au début et jusqu’à 3/3,4/3, il jouait très bien. Je n’étais pas sûr de pouvoir gagner en deux sets comme je l’ai fait. Mais à 4/3, après avoir gagné le premier set 6/3, j’ai été beaucoup plus confiant. Je me suis senti mieux qu’hier, même si j’ai bien fini le mach. C’était prometteur pour aujourd’hui.

Q. Norrie a gagné le tirage au sort mais il a choisi de recevoir, c’est inhabituel ? Comment l’avez-vous interprété ? Il était un peu nerveux ?

R. Vu la qualité de mon service, je préfère pour ma part servir en premier. Même si les choses ne se passent pas très bien dans le premier jeu, c’est beaucoup mieux de servir en premier. C’est mieux de mener 2/1 ou 3/1 que de courir après le score. Mais il me semble que chaque fois qu’on a joué, il a préféré ne pas servir en premier, d’autres font différemment. Cela l’aurait peut-être aidé de servir le premier aujourd’hui, je ne sais pas.

Questions en anglais

Q. Quand votre service est aussi performant, cela ouvre-t-il le reste de votre jeu ?

R. Il est évident que je me sens plus relâché dans les autres compartiments de jeu. Sur le retour, par exemple, je peux tenter des choses, changer ma position, je peux prendre un peu plus de risques et par moment, j’ai été récompensé. C’est positif. Quand on sert bien, on met la pression sur l’adversaire. Comme on l’a vu à la fin du match, où j’ai eu un peu de chance. Il lui arrive de faire des doubles fautes, mais je ne l’ai jamais vu faire trois doubles fautes dans un jeu comme ça. C’était bien pour moi, c’est arrivé au bon moment dans le match. La pression que j’ai mise dans l’ensemble du match m’a été très profitable, il savait qu’il avait la pression de devoir gagner son service. Quand on joue contre de gros serveurs, pas moi, mais Isner, Opelka, Milos quand il jouait, c’est dur, on est soumis à beaucoup de pression. Je suis content d’avoir réussi à faire ça. Je pense que je suis un de ces joueurs qui peut servir aussi bien. J’espère pouvoir continuer dans cette voie.

Q. Vous jouez Casper Ruud au prochain tour. C’est une petite surprise. Il est le joueur le mieux classé qui reste dans le tournoi. Vous venez en second. A quoi vous attendez-vous pour demain ?

R. C’est un adversaire difficile. Il est l’un des plus solides et réguliers sur le circuit en ce moment. Nous connaissons tous sa qualité sur terre battue, mais je trouve que l’année dernière, il a considérablement progressé, y compris au service. Il est fort physiquement. Je m’attends à un match difficile. Je le connais depuis longtemps. Je me souviens de l’avoir joué à Miami il y a des années. Il m’a battu sur terre battue à Madrid. Il n’est pas facile à battre. Je pense qu’il est 5e ou 6e mondial actuellement. Il a été en finale à Roland Garros. Ce n’est pas une surprise, il n’est pas arrivé là par hasard. Je dois être prêt pour un match difficile demain.

Q. Est-ce important de rebondir contre un adversaire qui vous a battu la semaine dernière ? Quelles ont été les différences par rapport au dernier match ?

R. A chaque fois que je perds contre quelqu’un, j’essaie toujours de rebondir, et même si je ne gagne pas, je veux montrer un bon niveau, et que je sais réagir à ce qui s’est passé et que je peux changer des choses. Je ne veux pas commettre les mêmes erreurs deux matches de suite. J’ai de bons résultats contre lui, c’était positif pour moi, contre un joueur de son calibre, d’avoir été capable de gagner, en deux sets en plus, parce qu’à chaque fois, nous avons eu des matches très serrés. Cette victoire a été très convaincante. Comme on l’a déjà dit, j’ai très bien servi. En même temps, je lui mettais beaucoup de pression à chaque occasion qui se présentait. J’ai essayé de rester sur ma ligne de fond, sur chaque coup droit, j’essayais de l’obliger à courir, et j’ai essayé de monter au filet le plus possible. Ce sont ces petites différences que j’ai mises en place, ou les choses que j’ai mieux faites que la semaine dernière, qui ont fait basculer le match en ma faveur.

Q. A 3/4 au premier set, il a semblé que vous avez cliqué, comme si vous aviez décidé d’y aller à fond pour obtenir le break ? Après ça, vous étiez très présent dans tous ses jeux de service, étiez-vous content de pouvoir le faire sur votre terre ici à Montréal ?

R. Oui, en fait, j’ai légèrement changé ma position en retour de service. A 4/3, je me suis rendu compte que je lui donnais trop d’espace et qu’il pouvait très bien ouvrir le court avec son service. Je bataillais un peu avec ça parce que je devais beaucoup courir. Une fois que j’ai modifié ma position, j’ai pu dicter l’échange un peu plus. J’ai fait quelques bons coups. Il y a eu un point ou j’ai fait deux bons slices et il a raté son coup droit, et dans ce jeu j’ai réussi un bon passing je crois. J’ai ensuite été aidé par une faute de sa part sur la balle de break. Parfois un peu plus tard dans le set, j’essaie de varier, de voir comment je peux mettre plus de pression sur l’adversaire. C’est ce que j’ai voulu faire aujourd’hui. Le plaisir de jouer à Montréal devant mon public est unique. Je ne vis ça nulle part ailleurs. Je me sens privilégié de bénéficier d’un tel soutien ici. C’est pour ça que je veux jouer le plus de matches possibles. Si je pouvais jouer toute la semaine, ce serait parfait.