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ROLEX MONTE-CARLO MASTERS


April 10, 2022


Stan Wawrinka


Principauté de Monaco

Conférence de presse


MEDIA DAY

Interview de STAN WAWRINKA

Q. Une question sur Monaco. Nous vous voyons souvent au Monte Carlo Country Club. Sur les réseaux sociaux, vous postez de belles photos avec un café sur la terrasse, quel est votre lien avec la Principauté de Monaco ?

R. C’est un endroit que j’aime beaucoup. Je passe beaucoup de temps au Club pour ma préparation, pour m’entraîner. Je fais une grande partie de ma préparation ici. Le temps est idéal, les conditions sont parfaites. J’ai gagné ce tournoi en 2014, c’est un plaisir de revenir. C’est l’un des plus beaux tournois pour les joueurs et pour le public. C’est formidable de voir autant de monde dès le premier jour. J’espère que les tribunes seront pleines toute la semaine.

Q. Cela fait un an. Pensez-vous que c’est un miracle que vous soyez ici devant nous, et demain sur le court ?

R. Non, je n’utiliserais pas le mot miracle. Mais le chemin a été très difficile, il a fallu plus d’un an. Je pensais que l’arrêt ne durerait que quelques semaines. Il a fallu une année entière avec de nombreux moments de doutes, c’était long et difficile. Il m’a fallu toute ma volonté pour revenir, pour avoir la force de passer par toute la rééducation et je suis très content d’être ici maintenant. Bien sûr, je suis loin d’être aussi en forme que je le voudrais, je dois encore beaucoup travailler physiquement et sur mon tennis aussi. Mais cela ne peut se faire qu’avec les matches, les tournois. Et je suis content d’être à ce niveau aujourd’hui par rapport à la période où j’ai recommencé à jouer.

Q. Avez-vous eu peur de ne plus pouvoir jouer ? Avez-vous voulu arrĂŞter ?

R. Bien sûr que je me suis posé ces questions. J’avais peur que cela ne se passe pas comme je voulais. Mais en vivant ces moments difficiles avec ces doutes, je savais en même temps que je devais de toute façon subir toute la rééducation pour mener une vie normale, j’ai fait ce que je devais faire au jour le jour. Dans mon esprit, d’une façon ou d’une autre, je savais que je reviendrai. Même si c’était pour dire au revoir, à cause de la douleur, c’était une option. Pour l’instant, cela se passe bien, je peux beaucoup m’entrainer, c’est bien. J’espère pouvoir le faire toute l’année.

Q. Quels sont vos progrès depuis Marbella ?

R. Petit à petit, je retrouve une meilleure forme, mais je dois surtout m’entrainer avec les meilleurs joueurs, beaucoup m’entrainer. Je n’ai recommencé à jouer qu’à la fin du mois de février, je n’ai pas beaucoup de tennis derrière moi. Mon niveau est assez bon en entrainement, mais il faut que je retrouve mes automatismes en match. Les pièces du puzzle sont difficiles à trouver. Il faut parfois du temps pour retrouver son jeu, je dois être patient, m’efforcer de faire ce qu’il faut et m’entrainer beaucoup, et rester positif, même si parfois je suis frustré car je sais ce que je devrais faire et je n’y arrive pas.

Q. A Marbella, au début du match, c’était une redécouverte, pensez-vous cette fois-ci être plus relâché, plus dans la bataille ?

R. Je me bats toujours. Même à Marbella, je me suis battu. C’est difficile de vous répondre, parce que très souvent, j’hésite, je suis loin de pouvoir faire ce que je dois faire. Mais comme je l’ai dit, je dois jouer des matches, des tournois, je dois passer par là. Je joue bien en entrainement, j’ai gagné beaucoup de sets d’entrainement, mais on verra bien ce qui va se passer demain. Je vais me battre. Je ne sais pas si je vais bien jouer. Je ne peux pas savoir à l’avance. Même quand on est en pleine forme, on ne sait pas ce qui va se passer.

Q. Que veut dire un “assez bon niveau” à l’entrainement ?

R. Le niveau est bon. Je ne pense pas que je suis inférieur aux joueurs que je vais rencontrer.

Q. Avez-vous fixé des délais ? Si vous voyez que cela ne va pas, allez-vous arrêter ou allez-vous aller jusqu’au bout ?

R. J’ai fixé des délais pour savoir combien de temps cela prendrait avant que je me sente vraiment bien. J’ai pensé qu’à l’été, si je n’avais le niveau voulu, il faudrait que je l’accepte. Mais je ne sais pas ce que je vais faire. Des joueurs parfois continuent à jouer même s’ils perdent au premier ou au second tour. Moi, je ne sais pas ce que je déciderai.

Q. Prenez-vous tout adversaire qui vient ?

R. Je suis juste content de jouer ce match. Je joue en double, en simple. Je dois jouer des points pour retrouver mes automatismes. J’aime jouer avec du rythme, cet adversaire ne va pas m’aider dans ce sens. Mais je dois rester concentré sur ce que je fais, essayer de me relâcher et de retrouver mon jeu.

Q. D’autres joueurs comme Nadal et Federer vous inspirent-ils ? Ils ont été arrêtés longtemps et sont revenus pour gagner des tournois ?

R. Inspiration, non, car ils ont toujours été hors du commun. Ils ont fait ce que les autres joueurs n’ont jamais pu faire. Je les admire. Avec Novak, ils appartiennent à une catégorie hors norme.

Q. Jo met fin à sa carrière, son corps ne lui permet pas de continuer. Qu’en pensez-vous ?

R. Je sais que c’est dur quand on sort d’une blessure. Beaucoup de paramètres entrent en jeu, dont il faut tenir compte. Il y a le corps, la motivation. Il n’est pas le premier qui prend sa retraite, il y a eu Berdych, Bagdatis avant lui. Il arrive un moment où on est en fin de carrière. Il a eu une carrière incroyable. Il est resté 5e mondial pendant des années. Il a battu tous les meilleurs joueurs. Il a fait rêver les fans dans le monde entier. Mais d’après ce que je sais, il se sent bien avec sa décision, je pense que tout ira bien pour lui.

Q. Quand vous entendez le mot “retraite”, vous dites-vous que vous devriez aussi y penser ?

R. J’y pense depuis des années déjà. Nous sommes lucides sur les années qui passent, l’âge que nous avons. Nous connaissons bien toute la discipline qu’il faut s’imposer si on veut rester au plus haut niveau. Comme je l’ai dit, il n’est pas le premier. Berdych et Bagdatis l’ont précédé. On arrive vers la fin de notre carrière. On veut tous savoir jusqu’où il faut pousser.

Q. Il a choisi le lieu et la date de sa petite mort. Pensez-vous que c’est important de pouvoir faire ça, ou allez-vous laisser le temps décider pour vous ?

R. C’est toujours difficile de prendre ce genre de décision. Difficile de savoir quel est le bon moment. Pour lui, pouvoir choisir et terminer après Roland Garros, pour un joueur français, c’est incroyable. Il sera en France, devant son public. C’est le rêve de tout athlète de pouvoir choisir la fin de sa carrière.

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