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ROLEX MONTE-CARLO MASTERS


April 10, 2022


Gael Monfils


Principauté de Monaco

Conférence de presse


MEDIA DAY

Interview de GAEL MONFILS

Le modérateur : Malheureusement, Gael se retire du tournoi à cause d’une blessure à la cheville droite. Il va vous expliquer sa blessure.

R. Bonjour. Je dois expliquer… J’ai une douleur depuis plusieurs jours, en fait depuis Miami, mon pied me fait mal. Malgré tout, j’ai eu une bonne semaine d’entrainement ici. Chaque jour, j’ai fait très attention, je suivais de prés l’évolution. Mais au dernier IRM avec les docteurs et mon équipe, nous avons constaté qu’il n’y avait pas beaucoup de sens à ce que je joue le tournoi.

Q. Récemment, nous avons appris que Jo mettait fin à sa carrière. Vous étiez des amis proches. Vous avez poursuivi votre carrière ensemble. Comment l’avez-vous appris ? Vous en a-t-il parlé ? Qu’en pensez-vous ?

R. Nous en avons un peu parlé bien sûr. Je l’ai su car il m’en avait parlé avant de l’annoncer officiellement. Mais ce n’était pas officiel. Quand il a fait l’annonce officielle, je lui ai renvoyé un texto lui disant, ça y est, c’est réel maintenant ! On en parlait ensemble, mais il disait c’est un secret et au fond de moi, je n’ai pas envie qu’il arrête, pas maintenant. Mais je comprends les raisons de cette « malheureuse » décision. Ce qu’il faut faire maintenant, c’est fêter chaque moment que l’on peut passer avec lui. Hier je me suis entrainé avec lui, même si ma cheville me faisait mal, je me suis dit que je devais le faire. Ce sont les derniers moments que l’on peut passer ensemble en tant que joueurs. C’est dur, car il est mon ami, je le vis comme un fan-boy. Je voudrais le voir jouer un peu plus. Ces dernières années ont été dures physiquement pour lui. Des problèmes l’ont empêché de tout donner. Il n’a pas eu les résultats escomptés. Comparé à sa carrière, ces derniers résultats ne sont pas au même niveau. Ce n’est vraiment pas facile. Je vois qu’il est très calme et qu’il est content de sa décision, je n’ai aucun souci pour la suite après la fin de sa carrière.

Q. Jo nous a dit que vous lui aviez dit qu’il était votre rôle modèle et que c’était le plus beau compliment…

R. Avec les autres joueurs, nous avons toujours considéré Jo comme un rôle modèle depuis nos plus jeunes années. Il a été la locomotive, le grand frère, celui qu’on admire, même si nous n’avions qu’une année d’écart. Je n’ai jamais été aussi content que le jour où j’ai été sélectionné en équipe de France avec Jo et Mathieu Montcourt. C’était fabuleux d’être dans l’équipe pour jouer aux côtés de Jo. A l’INSEP, nous nous entrainions avec Marc Gicquel. Il était le seul qui avait le droit de porter sa casquette à l’envers. On avait 14 ans et on l’admirait, et on se disait qu’on voulait être lui. Il avait toujours de l’avance.

Nous avons percé à peu près en même temps, on se regardait, je me disais : il a servi à 1 km/h plus vite que moi… il y avait une vraie bataille, je voulais toujours faire comme lui. Il avait une discipline, et un amour du tennis qui était un exemple pour les jeunes. C’est pour ça qu’il était notre rôle modèle.

Q. Jo est le premier de votre génération à prendre sa retraite. D’autres vont suivre. Il y a eu ce message de Gilles disant, j’arrive mon pote. Comment voyez-vous l’avenir ? Avez-vous parlé avec Gilles qui semble vouloir arrêter.

R. Nous en parlons ouvertement, nous faisons des blagues : « tu te traines sur le court, qu’est-ce que tu fous là ? »… De vrais plaisanteries. Au bout du compte, nous sommes des amoureux du tennis, renoncer n’est pas facile. Gilles aime le sport. Il aime souffrir et travailler dur, mais c’est plus difficile pour lui car son jeu ne lui permet pas de gagner des points faciles avec le service comme Jo. Il veut continuer à jouer. C’est beau. Bien sûr ses résultats ne sont plus ce qu’ils étaient, mais c’est toujours difficile de décider de mettre fin à sa carrière. Il y a nos attentes, et celles des fans. Gilles prend du plaisir à jouer. Il perd au deuxième tour d’un challenger, laissez-le… Il est heureux, il aime faire du sport, faire l’effort. Et Richard est pareil. Richard en fait joue bien depuis le début de cette année. L’année dernière il avait mal au dos, mais maintenant il va bien. Je suis le seul dans une position différente. Mon fun est différent des autres. Normalement, si tout va bien, je serai le dernier à raccrocher.

Q. Justement, je voulais savoir si vous vouliez ĂŞtre le dernier ?

R. Ce n’est pas que je veux. Mais je pense que je serai le dernier car je veux jouer encore quatre ans. Je ne pense pas que Gilles jouera aussi longtemps et Richard non plus. Si on compte cette année, cela fait cinq ans. Je veux continuer jusqu’à mes quarante ans. C’est pourquoi je prends soin de mon corps. Si j’ai mal quelque part, j’essaie de me ménager et de gérer intelligemment. Pendant encore quatre ans, je vais pourrir la vie des jeunes joueurs !!

Q. Si vous devez jouer contre Jo Ă  Roland Garros, est-ce le Kif ou la Tuile ?

R. J’y ai pensé. Me connaissant, j’aurais beaucoup de mal à jouer contre lui. Ce serait très dur pour moi. Je serrais défait, si je devais jouer un tel match. Ce serait trop dur. Je ne sais pas s’il me battrait à la régulière, mais de mon côté, cela pourrait être un match que je ne pourrai pas bien jouer. J’espère que cela n’arrivera pas.

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