OMNIUM BANQUE NATIONALE

August 11, 2021

Rebecca Marino

Conférence de presse

R. MARINO / P. Badosa

1/6, 7/5 , 6/4

Mercredi 11 août 2021

Q. Pouvez-vous nous décrire votre match et ce que vous pensez de votre performance ?

R. Bien sûr. Je suis extrêmement contente d’avoir pu obtenir cette victoire aujourd’hui. J’étais nerveuse en début de match et je n’ai pas trouvé mon rythme dans ce premier set. Après le premier set, j’ai décidé que j’allais recommencer sur une page blanche, un nouveau départ. Et ça a marché. J’ai réussi à me convaincre moi-même. Petit à petit, j’ai trouvé mon rythme et j’ai retrouvé une sensation de confort dans ce deuxième set. C’est ce qui m’a permis de rester dans le match. En arrivant au troisième set, j’étais très en confiance et j’ai réussi à clore le match. Je suis très fière de ma performance, j’ai réussi à renverser le match et donc à atteindre le troisième tour dans ce tournoi.

Q. Vous jouez beaucoup dans ce tournoi, vous avez aussi gagné en double ce soir, comment vous sentez-vous physiquement ?

R. Je vais bien. Pendant la plupart des tournois cette année, j’ai essayé de jouer les doubles aussi. La conséquence, on le sait, est qu’on joue beaucoup de tennis. Je vais essayer de récupérer le mieux possible et de me préparer au mieux pour une longue journée demain encore. Mais mon corps est en bonne forme, pas de souci de mon côté. Je me sens vraiment en forme, c’est pour cela que je m’entraine.

Q. Comment abordez-vous ce match de demain contre la tête de série numéro 1 du tournoi ?

R. Pour tous ces matches, c’est moi l’outsider. Je ne veux pas m’incliner facilement, je vais essayer de me montrer à la hauteur et de faire de mon mieux. Mais l’enjeu est de taille. Je vais jouer mon jeu, je me sens capable de tenir la dragée haute à toutes ces joueuses. Je vais tout tenter, comme je l’ai fait dans les matches précédents.

Q. Quand avez-vous senti que vous pouviez renverser le cours du match en votre faveur ? Y a-t-il eu un moment en particulier qui vous a fait sentir que vous pouviez vous en sortir ?

R. Honnêtement, je pense que c’était au moment de la pause entre le premier set et le deuxième. J’ai cru en moi. Je sais que j’ai le jeu pour y arriver. Il fallait juste le trouver. Peut-être au premier jeu ou au deuxième jeu du deuxième set, je me suis senti dans le moment présent, je me suis concentrée uniquement sur le rythme, sur la nécessité de mettre la balle dans le court et de tenir l’échange. Il n’y a pas eu un moment en particulier, c’était surtout l’idée de redémarrer à zéro, comme je l’ai dit tout à l’heure.

Q. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre match de double, avec Leylah ?

R. J’adore jouer avec Leylah. Quand elle m’a demandé de jouer avec elle ici, j’étais très excitée par cette opportunité. Nous avons déjà joué ensemble avant, nous nous connaissons bien. Elle travaille dur, elle est très gentille. C’est une bonne dynamique entre nous quand nous jouons ensemble. Elle est une bonne athlète. Nous avons réussi à gagner ce super tie-break, nous étions toutes les deux très contentes et nous avons beaucoup aimé l’expérience dans son ensemble.

Q. Où placez-vous cette victoire parmi toutes les autres de votre carrière ? Avez-vous un coach avec vous cette semaine ?

R. Pour classer cette victoire, je ne sais pas si je peux donner un chiffre…. Chaque fois que vous pouvez battre une joueuse dans le Top 100, le Top 50, vous pouvez vous réjouir, surtout pour moi qui cherche à faire monter mon classement. Donc c’est une victoire importante, mais je ne peux pas donner un classement. J’en suis fière en tout cas. Pour le coach, je n’ai pas mon propre coach avec moi ici. Sylvain Bruneau m’aide parce qu’il est le coach national pour les joueuses, mais il n’est pas mon coach personnel. Je me sens bien soutenu par lui. Il y a notre capitaine de Fed Cup, notre capitaine de la Coupe Billie Jean, Heidi El Tabakh également. Mon fiancé est là aussi. Ainsi que la préparatrice physique pour Tennis Canada, Virginie Tremblay. Voilà ceux qui sont dans ma box. Mes coaches sont à la maison, Roberto (inaudible) et Oded Jacob. Ils m’envoient beaucoup de messages, mais aucun n’est là. Juste l’équipe de soutien que j’ai dite.

Q. Vous avez battu Madison et aujourd’hui Paula, que signifient ces deux victoires pour vous ?

R. La première victoire est excitante parce qu’on se dit qu’on a battu une Top 50, une Top 30, et renforcer cette victoire par une deuxième victoire démontre que ce n’était pas un hasard. C’est bien d’enchainer ces deux victoires. Je ne suis plus considérée comme une surprise, on sait maintenant qui je suis. Cela me montre que je suis à ma place à ce niveau, j’en étais persuadée. Maintenant j’ai la preuve.

Q. Votre histoire sur votre retour a été abondamment décrite, mais pour vous aujourd’hui, est-ce une nouvelle page ou est-ce simplement l’histoire qui continue ? Est-ce nouveau ?

R. Je ne suis pas sûre de ce que vous voulez dire.

Q. Vous avez quitté le tennis en 2012, vous avez bataillé avec des problèmes de santé mentale, de dépression, puis vous êtes revenue. Votre instinct vous dit-il que ce chapitre est clos, ou au contraire, vivez-vous simplement la suite ?

R. Le passé est le passé, d’un côté. La santé mentale, la dépression, je n’y pense jamais dans mon quotidien. J’ai travaillé dur pour en arriver là. Cela me fait toujours bizarre quand les gens me parlent de cette histoire de santé mentale et de dépression, parce que je n’en suis plus du tout là aujourd’hui. Et j’en suis fière. C’est un nouveau chapitre dans un sens. Mais l’histoire est plutôt belle dans l’ensemble, c’est une sorte de continuation. Je continue à voir toutes les belles choses que je peux faire à l’avenir.

Q. Dans ce match de simple aujourd’hui, pouvez-vous nous parler de votre service au premier set ? Vous paraissiez n’arriver à rien avec votre service, pouvez-vous expliquer ?

R. Dans tout le match en fait je n’ai pas servi aussi bien que je peux le faire, surtout en comparaison avec le match contre Keys. Au moins, j’ai pu me prouver et prouver aux autres que je n’ai pas besoin de mon service pour gagner un match comme celui-là. Je peux compter sur des jeux de retour très solides. J’ai un assez bon second service, j’ai donc le jeu pour faire face. Je voudrais cependant améliorer ce coup et réussir un plus haut pourcentage de premiers services, et aussi mieux les placer. C’est ce qui m’a manqué, mais au moins j’ai d’autres outils que je peux utiliser.

Q. Décidez-vous où vous allez placer votre service au moment de lancer la balle, où y pensez-vous deux semaines avant le tournoi ?

R. J’y pense au moment où je me rapproche de la ligne. Je fais rebondir la balle, et je regarde de l’autre côté du filet, et je vois si je sens de servir sur le T, ou vers l’extérieur. Ce n’est pas au hasard. Je réfléchis à la stratégie, si je veux suivre avec mon coup droit, par exemple. Il y a de la tactique, mais elle se décide quand je suis sur la ligne de fond, selon le score.

Q. Pensez-vous pouvoir aller jusqu’au bout dans ce tournoi ? Moi je pense que vous le pouvez.

R. Merci. Je dois prendre un match à la fois pour l’instant. Je crois en moi, en mon jeu, il est là. Si je peux aller au bout, ce serait merveilleux. Mais je dois rester réaliste et me concentrer sur le prochain match. Il reste d’excellentes joueuses encore en lice, et le prochain match surtout sera un grand défi. On va commencer par ça. Qu’en pensez-vous ?

Q. On vous a sans doute déjà posé la question, mais comme les autres joueuses, vous recevez beaucoup de messages sur les réseaux sociaux. Quand vous vous êtes retirée il y a des années, vous aviez dit que vous étiez harcelée sur le Web. Subissez-vous toujours ce phénomène, comment le gérez-vous si c’est le cas ?

R. Toutes les joueuses reçoivent des messages sur les réseaux sociaux. Si vous cliquez sur un profil, sur la photo, vous allez voir des commentaires. Cela se produit encore. Je sais que mon expérience passée m’a préparée à ce que je vis aujourd’hui. J’en ris et je le laisse de côté. Je fais très attention sur les réseaux sociaux. J’ai tout effacé de mon téléphone. Si je veux poster quelque chose, je le fais vite et j’éteins. Je suis en mode tournoi, j’essaie d’être professionnelle. Je ne suis pas préoccupée par ça, ce n’est plus un problème.